27 juillet 2024

ONU Femmes : le Rapport sur l’état des lieux de l’entrepreneuriat féminin et de la base de données unifiée dans les 4 sites du PADMPME a été dévoilé

Afin de pallier à l’insuffisance des données actualisées et désagrégées sur l’entrepreneuriat féminin dans le cadre du Projet d’Appui au Développement de Micro, Petites et Moyennes Entreprises (PADMPME), ONU Femmes a signé un partenariat technique avec l’Institut National de la Statistique (INS) pour le renforcement des capacités dans les efforts de collecte de données, l’analyse et la diffusion de données statistiques sensibles au genre. Un état des lieux sur l’emploi et l’entrepreneuriat féminin dans les 4 sites du projet (Kinshasa, Matadi, Goma et Lubumbashi) a été envisagé. C’est dans cette optique qu’une cérémonie de présentation du Rapport sur l’état des lieux de l’entrepreneuriat féminin et de la base de données unifiée dans les 4 sites du PADMPME (Kinshasa, Matadi, Goma et Lubumbashi) a été organisée mercredi 14 décembre 2022 à Kinshasa par l’INS en collaboration avec ONU Femmes, sous la supervision du Ministère de l’Entrepreneuriat des Petites et Moyennes Entreprises (EPME). A constaté infoplus-rdc.com

« (…) Le Gouvernement congolais a obtenu de la Banque Mondiale un crédit pour financer le PADMPME dont l’objectif est de soutenir la croissance des MPME et d’accroître les possibilités d’emploi et d’entrepreunariat pour les jeunes et les femmes dans certaines régions (…) ONU Femmes, partenaire du Gouvernement congolais est en train de mettre en œuvre la sous-composante 1.3 du PADMPME « Amélioration du climat des affaires ». Parmi les défis à relever, on note l’insuffisance des données actualisées et désagrégées sur l’entrepreneuriat féminin. Pour pallier cette carence, ONU Femmes a signé un partenariat technique avec l’Institut National de la Statistique (INS) pour le renforcement des capacités dans les efforts de collecte de données et l’analyse et diffusion de données statistiques sensibles au genre, dont l’un des produits est le rapport de l’état des lieux de l’emploi et l’entrepreneuriat féminin dans les 4 sites du projet (Kinshasa, Matadi, Goma et Lubumbashi) », a fait savoir le Chef de Mission PADMPME ONU Femmes, ROSNERT LUDOVIC.

Pour sa part, le Directeur Général de l’INS, Félix MPAKA s’est exprimé en ces termes : « (…) Pour ce faire, une revue documentaire était nécessaire pour cette étude qui a utilisé principalement les données issues du Recensement Général des Entreprises 2019 (RGE-2019) pour les analyses. L’unité d’observation est la femme entrepreneure. Toutefois, d’autres bases des données ont été utilisées à l’instar de celle de l’enquête de base sur les indicateurs clés du PADMPME. Le présent rapport décrit : l’Emploi, le profil des femmes entrepreneures, l’implantation géographique, les caractéristiques de leurs entreprises ainsi que leurs opinions sur le climat des affaires et sur les obstacles liés au développement de l’entrepreneuriat dans les 4 sites. Une matrice SWOT a été produite pour mettre en exergue les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces liées à l’entrepreneuriat féminin dans les 4 sites concernés.
La base de données du RGE, a permis de mener l’analyse sur deux angles, à savoir : l’analyse sur l’emploi et l’analyse sur l’entrepreneuriat féminin.
L’analyse sur l’emploi a porté sur un effectif de 245 567 entreprises détenues par les hommes et les femmes dans les 4 sites réparties comme suit : 174 768 à Kinshasa, 38 075 à Lubumbashi, 10 758 à Goma et 12 374 à Matadi ; l’analyse sur l’entrepreneuriat féminin quant à elle, a porté sur 118 119 entreprises détenues par les femmes dans les villes précitées, ainsi ventilées : 84 387 à Kinshasa, 16 425 à Lubumbashi, 10 758 à Goma et 6 549 à Matadi (…) ».

Allant dans le même sens, le Directeur à l’INS, Elias SALEH a exposé sur les étapes emaillant ce rapport : la collecte des données et leur mise dans la base (l’entrée des données); la gestion de cette base des données (leur centralisation) ; la mise de la base des données à la disposition du public (leur exploitation par le public).

À l’en croire, ces analyses ont produit des résultats ci-après : le taux de participation des femmes au marché de l’emploi est faible en RDC. Les femmes occupent seulement 37,9% d’emplois. Pour les 4 sites du projet, la répartition des femmes dans l’emploi est disproportionnée : Kinshasa (72,2%), Lubumbashi (14,7%), Goma (8,0%) et Matadi (5,0%). La quasi-totalité de ces emplois est occupée par les femmes de nationalité congolaise. L’âge moyen des femmes entrepreneures dans les 4 sites est de 41,5 ans.S’agissant du niveau d’instruction, la plupart des femmes entrepreneures sont instruites. Les femmes entrepreneures de Kinshasa sont plus instruites de niveau secondaire (59,3%) et de niveau supérieur (20,0%). Malgré ce niveau d’instruction, la majorité évolue dans le secteur informel.La quasi-totalité des femmes entrepreneures dans les villes ciblées par le projet sont de nationalité congolaise (99,4%). De l’ensemble des entreprises détenues par les femmes en RDC, 46,0% d’entre elles sont implantées dans les sites d’intervention du projet. S’agissant de la localisation, 50,6% d’entre elles sont dans le marché et 49,4% hors marché.La quasi-totalité des entreprises détenues par les femmes sont dans le secteur tertiaire (91,3%) avec la prédominance des branches : commerce (64,7%), hébergement et restauration (9,4%) ainsi que l’information et communication (4,9%). Aussi la majorité de ces entreprises évolue dans le secteur informel (99,8%) et sont individuelles (98,5%).Pour ce qui est du nombre d’heures de travail par jour, l’on note que 77,9% d’entreprises dans les sites du projet fonctionnent au-delà de 8 heures par jour. La ville de Goma s’écarte de cette proposition avec 54,7%.Parmi les entreprises recensées en 2019 sur le territoire national, 74% soit 433 984 entreprises ont été créés au cours de la décennie 2010-2019. Parmi les 118 119 entreprises détenues par les femmes dans les sites du projet, 70% soit 82 713 ont été créées durant la même décennie.Par rapport à l’âge moyen des entreprises détenues par les femmes, celles qui exercent dans l’Agriculture, Sylviculture et Pêche sont les plus anciennes avec une moyenne d’âge de 14,4 ans. Elles sont suivies des entreprises exerçant les activités extractives qui ont en moyenne 14,3 ans et de celles exerçant les activités de Fabrication (11 ans).À Lubumbashi et à Goma, respectivement, 71,3% et 51,9% des femmes recourent aux fonds propres tandis que 20,2% et 33,7% aux prêts comme sources de financement pour le démarrage de leurs entreprises.Somme toute, le climat des affaires est moins apprécié tant chez les hommes entrepreneurs (47,2%) que chez les femmes entrepreneures (47,3%) dans l’ensemble des 4 villes. Selon l’ordre d’importance, les femmes de villes ciblées considèrent que les tracasseries administratives, l’insécurité, les problèmes d’accès au crédit et la concurrence déloyale sont les principaux obstacles au développement des activités économiques en RDC.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Dans la même catégorie

Articles récents

Retour en haut