20 mai 2024

Députation Nationale et Provinciale à Yakoma : Le Rapporteur Adjoint de la CENI, Paul MUHINDO MULEMBERI échange avec le personnel opérationnel temporaire ayant presté durant les scrutins du 20 décembre 2023

Le Rapporteur Adjoint de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), Paul MUHINDO MULEMBERI, a échangé, mercredi 21 février 2024, dans le cadre de la mission exploratoire qu’il conduit dans la circonscription électorale de Yakoma, dans la province du Nord-Ubangi, avec les différentes catégories du personnel opérationnel temporaire ayant travaillé dans les Centres et Bureaux de vote de cette circonscription électorale. A appris infoplusrdc.com auprès de la Cellule de Communication de la Centrale Électorale.

Ce personnel opérationnel temporaire était composé du Formateur électoral national (FEN), du Formateur électoral territorial (FET), des Chefs des Centres de vote (CCV) et des Techniciens informaticiens (TICV) qui ont décrit en détail le déroulement des opérations avant, pendant et après le jour des scrutins.

Au regard du tableau qu’ils ont peint, il s’avère que suite au gangstérisme et à l’intolérance de certains candidats dans les trois secteurs de Yakoma, les agents opérationnels de la CENI ont été et empêché de travailler dans les conditions requises et suivant les procédures édictées par la CENI.

D’autres ont été séquestrés dans une sorte de prison et ainsi empêchés de se déployer d’un bureau à un autre pour la supervision des opérations de vote.

Pendant ce temps, les électeurs continuaient à voter allègrement avec la complicité des témoins et des candidats jusqu’à l’épuisement des bulletins, et même au-delà des heures prévues. Cette opération a été dénommée « zéro bulletin au retour ».

Chaque fois qu’un problème technique se posait dans ces centres où le personnel était pris en otage, ces bandes organisées allaient chercher le personnel séquestré pour réparation et aussitôt la solution trouvée, les otages étaient obligés de retourner à leur lieu de séquestration.

À Wapinda, Abuzi et Yakoma (les trois secteurs de Yakoma) des actes de violences, d’intolérance et d’immixtion des personnes non autorisées dans les opérations électorales ont été commis directement aussi bien par les témoins des candidats que les postulants eux-mêmes, voire par certaines autorités locales.

Des actes de vandalisme du matériel de la CENI, de tentatives de viol de son personnel féminin et d’exclusion ont été dénombrés.

Au demeurant, certains candidats originaires d’un groupement ou d’un autre ont été systématiquement interdits d’exprimer leur choix pour eux-mêmes et les électeurs empêchés, une fois dans un bureau de vote pris en otage par ce groupe d’inciviques.

Certains candidats et leurs militants se sont comportés comme s’ils étaient chefs de leurs propres secteurs ou autres entités. Ici, chaque électeur devait dire clairement pour quel candidat il votait en communiquant publiquement son numéro. En somme, on ne pouvait voter que pour celui qui contrôlait le secteur.

Tout compte fait, ces actes justifient, à raison d’ailleurs, la décision prise par l’Assemblée plénière de la CENI d’annuler, en définitive, ces élections.

Lors des échanges avec les candidats aux différents scrutins dans la circonscription électorale de Yakoma, certains postulants avaient explicitement reconnu qu’il n’y avait pas eu élections, à proprement parler, à Yakoma.

Comme des seigneurs dans certaines entités (secteurs, groupements et villages), ils ont mis sur pied des groupes de soutien qui ont obligé les électeurs à voter en leur faveur, avec ou sans carte d’électeur et sans tenir compte de l’âge requis.

Certains axes étaient ainsi devenus des « centres et bureaux de vote conquis » qui n’autorisaient ni la présence du personnel de la CENI ni celle d’autres candidats.

Par ailleurs, une catégorie de candidats a carrément drogué le personnel opérationnel de la CENI l’empêchant ainsi de travailler convenablement. Ce qui a laissé libre cours à ces indélicats qui votaient à leur guise pendant que les agents de la CENI étaient bâillonnés.

Le déficit des effectifs de la Police est décriant dans ce territoire où circulent des armes de fabrication locale appelées communément « Yakoma » et autres armes blanches. L’intégrité électorale a été sérieusement entamée le jour des scrutins du 20 décembre 2023.

Au regard de la gravité des faits, le représentant du Président de la CENI, Denis KADIMA KAZADI, a levé l’option de poursuivre sa mission au chef-lieu de la province, à Gbadolite pour d’autres échanges avec les autorités provinciales.

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