Santé: Mise en place d’une feuille de route pour orienter tous les acteurs sur la question de la production de l’oxygène médical en RDC

Publié le 7 juin 2022 à 13h29

Par Victor Mputu

La question de la production de l’oxygène médical en RDC était au coeur d’une première réunion du groupe de travail national le vendredi 03 juin 2022 à Kinshasa. A constaté infoplus-rdc.com

À l’issue des travaux, le Directeur du Programme National de Lutte contre les Infections Respiratoires aiguës au Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, le Docteur Jean-Fidèle Ilunga, s’est confié à la presse. Il s’est exprimé en ces termes:

«(…) comme vous le savez l’oxygène médical est un produit vital, nous respirons pour vivre et ce que nous respirons là c’est pour donner à notre corps l’oxygène. Mais quand on est en situation de maladie grave le corps capte moins d’oxygène et donc il faut ajouter un complément ou un supplément d’oxygène. À ce moment là, il faut administrer à quelqu’un l’oxygène médical concentré pour aider à la personne de bien vivre (…)», a-t-il fait savoir.

Et de renchérir: «(…) Alors nous nous retrouvons dans un pays où nous nous rendons compte qu’il y a très peu de disponibilité et d’accessibilité de la population à ce produit là qui est un produit de santé mais qui est faiblement disponible en information sanitaire (…) Et parfois nous perdons des malades parce qu’on a pas une bonbonne d’oxygène pour lui administrer et donc le Secrétaire Général à la Santé Publique a mis en place un groupe de travail pour mieux coordonner les activités, réfléchir sur les interventions et actions que le pays doit mener et faire le plaidoyer pour qu’au niveau de structure de santé dans nos hôpitaux et dans nos centres de santé on puisse avoir ces produits de façon permanente et presque partout dans le pays afin que la population en bénéficie et qu’il n y ait pas un seul congolais qui va mourir parce qu’on a pas pu lui brancher sur l’oxygène (…)».

Avant d’ajouter: «(…) voilà un peu cette réunion d’aujourd’hui. C’est une première réunion du groupe de travail national sur la question de l’oxygène qui pourrait faire de réflexion. Au niveau du pays nous avons élaboré une feuille de route pour essayer d’orienter tous les acteurs qui veulent intervenir dans le domaine d’oxygène médical et les orienters sur la question de la production. Nous sommes un très grand pays. Il faut produire l’oxygène au niveau du pays et là il y a deux sources de le faire.

La première: les usines de production de l’oxygène gazeux. C’est déjà le gaz que l’on produit mais il y a aussi les usines de production de l’oxygène liquide donc à partir de l’oxygène liquide on transforme cet oxygène liquide en gazeux. Alors notre plan prévoit qu’au moins chaque Province de la RDC soit capable de produire localement de l’oxygène et à partir de là, il y a dispatching dans les différentes formations sanitaires. Ça c’est la première chose.

La deuxième chose ce qu’il y a aussi des équipements qui permettent de produire aussi en petite quantité de l’oxygène localement: des concentrateurs de l’oxygène. C’est un petit moteur que chaque formation sanitaire, chaque hôpital peut disposer et vous le branchez à l’électricité et ça produit de l’oxygène et vous le donnez aux malades.

Il y a également le dispositif de ce que vous connaissez trop bien les bonbonnes, les cylindres qui doivent être vraiment disponibles bien remplis pour que chacun puisse y accéder. Il y a également la question du coût auquel nous avons réfléchi parce que vous savez qu’il y a des endroits quand on branche quelqu’un sur l’oxygène, le prix qu’on va lui demander devient inaccessible. Là, il faut que l’état intervienne pour avoir de l’accessibilité financière, accessibilité géographique à la question de l’oxygène qui couvre notre population ».

«(…)A chaque période il y a toujours de priorité. Avec l’avènement de la pandémie du Covid-19 il fallait que le Gouvernement de la RDC avec ses structures et partenaires puissent mobiliser les recettes nécessaires et la réponse est très bonne bien que le pays est très vaste qu’on ne peut pas jusqu’à cet instant ici, prétendre avoir couvrir partout mais la disponibilité est encore inférieure à 50% de formation sanitaire capable de fournir l’oxygène.

Donc ce qui fait qu’il faut encore beaucoup d’effort. C’est pour cela que nous tenons à ce qu’on aille vers l’implantation des usines de production. Par rapport aux coûts, vous savez que la première phase était caractérisée par les usines privées et celui qui implante une usine de production, il fait une affaire. Maintenant il y a la vision avec de financement disponible qu’on puisse implanter des usines dans le contexte du système. Vous savez comme des usines étatiques (…)

Donc à ce moment là, il y a possibilité de jouer sur le coût et rendre plusieurs intervenants de cette réunion de coordination. Il fallait qu’ils se mettent ensemble pour canaliser leur intervention (…) Il y a des usines qu’on a commencé à mettre en place. Cette réunion c’est pour ramener tout le monde à une feuille de route nationale pour que toute personne sache qu’elle intervient dans tel domaine. Aujourd’hui c’était de mettre tout le monde autour d’une feuille de route. Il y a eu beaucoup d’informations et tout le monde sait que tel groupe a fait ça et d’ici la fin de l’année, il faudra montrer l’apport de chaque partie. C’est ce qu’on va faire pour chercher l’équité dans les interventions (…)», a conclu le Docteur Jean-Fidèle Ilunga.

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