La Ministre du Genre, Famille et Enfant, Gisèle NDAYA LUSEBA a procédé le mardi 11 octobre 2022 à Kinshasa, au lancement officiel du Projet de prévention et réponse holistique aux violences basées sur le genre (VBG) pour la réconciliation de la paix dans les régions affectées par les conflits en RDC (2021-2026)Projet de prévention et réponse holistique aux violences basées sur le genre (VBG) pour la réconciliation de la paix dans les régions affectées par les conflits en RDC (2. A constaté infoplus-rdc.com
Financé par la Corée du Sud pour un coût de 8.6 millions USD via l’agence KOICA RDC, ce projet vise à réduire sensiblement la prévalence des Violences Basées sur le Genre en RDC. Il sera mis en œuvre dans les provinces de Kinshasa, Sud-Kivu et Kasaï central par le PNUD en en partenariat avec UNFPA et en collaboration avec le Ministère du Genre, Famille et Enfant.
Ce projet va institutionnaliser le modèle de centre de prise en charge holistique (médicale, psychosociale, juridique et judiciaire, réinsertion socioéconomique et rescolarisation) à travers les CISM (Centres Intégrés des Services Multisectoriels) dans les provinces de Kinshasa à Limete, Sud-Kivu à Walungu et au Kasaï Central à Lukonga.
Lors de sa prise de parole, le Représentant Résident du PNUD en RDC a, de prime abord, défini la cérémonie du jour :
« (…) cette cérémonie est une occasion pour rappeler et comprendre un meilleur mode de prévention et de réponse aux violences basées sur le genre, sur base d’un modèle éprouvé, à savoir : la prise en charge holistique. Celle-ci permet à chaque survivant des VBG d’avoir un accès aux services sociaux de base disponibles et à la justice dans le respect des droits humains des femmes, hommes, filles et garçons (…) », a-t-il relevé
Et de poursuivre : « (…) ce projet, co-financé par le Gouvernement coréen via la KOICA, le PNUD et UNFPA à hauteur de 9,5 millions USD via l’agence KOICA, nous permet de soutenir ensemble la mise en œuvre des priorités nationales en matière de réduction des inégalités de genre et de lutte contre les violences basées sur le genre. Il va permettre aux décideurs de comprendre premièrement le diagnostic, sans complaisance, sur l’état des lieux de la lutte contre les VBG en RDC ; deuxièmement les actions prioritaires à mener ; et troisièmement les modalités de mise en œuvre et les mécanismes de suivi desdites actions (…).
Avant d’ajouter : »(…) Je saisis cette opportunité pour partager avec vous deux messages essentiels.Le premier est le suivant : Il est essentiel de considérer la lutte contre les VBG comme un des leviers stratégiques pour renforcer la capacité de la population congolaise d’être un acteur de changement à tous les niveaux de la société. Ce qui permettra de cristalliser la conscience nationale pour le développement.La lutte contre les VBG doit se décliner comme un engagement institutionnel et sociétal qui mobilise tous les acteurs à tous les niveaux de la société congolaise. Comme vous le savez, les violences sexuelles et basées sur le genre n’épargnent aucune société dans le monde. En République Démocratique du Congo, ce phénomène est très répandu et demeure préoccupant. Cela devient un réel problème de santé publique et constitue un obstacle de taille au développement économique des communautés (…) ».
Dans cette optique, a martelé l’orateur, ce projet doit contribuer à renforcer le consensus national sur les actions prioritaires à initier, sur la base des acquis de la lutte contre les VBG. Il doit également renforcer le niveau d’engagement de tous les acteurs responsables, qui travaillent dans la même direction afin de générer des solutions substantielles dans la lutte contre les VBG en RDC. La promotion de l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes et des filles sont essentielles au développement du pays dans ses domaines social et économique car les femmes représentent plus de 50% de la population congolaise.Le deuxième message est celui de s’investir dans la lutte contre les VBG en vue de contribuer à la consolidation de la paix et à la stabilité du pays En effet, c’est un secret pour personne, les VBG représentent un obstacle important pour l’engagement des femmes dans la vie sociale et économique en RDC et reste corrélée à la violence et à l’insécurité. La prévalence des cas est liée aux normes et valeurs socioculturelles sous-jacentes qui perpétuent les déséquilibres de pouvoir entre les hommes et les femmes. Ces valeurs sont souvent exacerbées dans le contexte d’un conflit.
Notons l’engagement du Système des Nations Unies en général et en particulier celui du Programme des Nations Unies pour le développement de continuer à appuyer les efforts des autorités congolaises dans le renforcement de l’Etat de droit, à soutenir les réformes en matière de gouvernance et la lutte contre les VBG et l’impunité, gage d’un développement humain durable. Pour cela, un appui substantiel du PNUD est prévu pour les partenaires de la lutte contre les VBG, les ministères concernés et les sociétés civiles.
Cet appui est destiné à encourager de manière générale toute initiative tendant à améliorer le cadre normatif et institutionnel congolais de lutte contre les VBG.
Pour rappel, les violences basées sur le genre (VBG) représentent un obstacle important à la participation des femmes à la vie sociale et économique en RDC.
Plusieurs résultats sont attendus à savoir la croissance de l’accès aux services de soutien pour les survivant(e)s des VBG ; le renforcement des capacités des institutions et structures chargées de la lutte contre les VBG aux niveaux national et provincial et la mise en place d’un système de collecte de données efficace pour assurer la production de toutes les informations nécessaires afin d’appuyer le plaidoyer, la programmation et la prestation de services.