Ouverte le 05 Août 2024 à Kinshasa, la première édition de la session d’université d’été des tourbières, s’est clôturée mercredi 07 Août 2024. C’est le Directeur de Cabinet Adjoint de la Ministre en charge de l’Environnement et du Développement Durable, Héritier Mpiana qui a procédé à la clôture des travaux. A constaté infoplusrdc.com
À l’issue de cette Session dont les travaux ont duré 3 jours, les participants ont formulé quelques recommandations, notamment l’urgence de mobiliser les moyens conséquents pour l’élaboration de la stratégie nationale des tourbières, la mise en place d’une task force scientifique devant adresser les différentes questions que l’on se pose sur les tourbières en République démocratique du Congo.
Dans son mot de clôture des travaux, le représentant de la Ministre a salué personnellement la tenue de cette université d’été ayant permis aux participants d’évaluer les connaissances disponibles, d’identifier les pistes de leur consolidation et de tisser les synergies entre le secteur et les acteurs intéressés par la thématique tourbières.
« (…) Thématique émergente, les tourbières tropicales prennent de l’ampleur, non seulement dans notre pays, mais aussi dans la sous-région et dans le monde, au regard de leur contribution à l’atténuation du climat mondial. C’est à ce juste titre que je salue (…) la tenue de cette université d’été qui vous a permis (…) d’évaluer les connaissances disponibles, d’identifier les pistes de leur consolidation et de tisser des synergies entre les secteurs et les acteurs intéressés par cette thématique (…) », a soutenu le Directeur de Cabinet Adjoint de la Ministre d’Etat à l’Environnement et Développement Durable.
Abondant dans le même sens, le délégué du Programme des Nations-Unies unies pour l’Environnement (PNUE) a souligné que la tenue de cette première édition de l’université d’été des tourbières est le reflet de l’engagement de la RDC à valoriser cette ressource.
« (…) Pour avancer dans la conservation et la gestion durable des tourbières, nous avons constaté qu’il y’a besoin énorme de la science. Les décideurs ont besoin de la science pour prendre des décisions infirmées. Cela est encourageant pour le programme des Nations unies pour l’environnement qui, depuis près de cinquante ans, fonctionne pour que la science soit le socle de notre prise de décision (…) », a -t-il fait savoir.
Cadre d’échanges des connaissances sur cette ressource, la première édition de l’université d’été des tourbières était une opportunité pour la mise à la portée des participants, de plusieurs informations permettant aux scientifiques de relever la difficulté d’une définition commune et adaptée aux tourbières. La question liée au développement des connaissances sur les tourbières a également été également abordée.
Si l’on en croit les scientifiques, le manque d’information suffisante sur la ressource reste un handicap à l’amélioration de sa gouvernance. Il y a urgence d’approfondir les connaissances sur la location, les aspects physico-chimiques des tourbières, les aspects socio-économiques, les savoirs endogènes et traditionnels ainsi que les menaces qui pèsent sur cette ressource.
La task force scientifique aura pour tâches entre autres, de trouver les réponses adéquates aux questions de la situation géographique des tourbières, du stock de carbone qu’elles regorgent, et des itinéraires de valorisation possibles.
En effet, les participants ont reconnu la nécessité d’accentuer le renforcement des capacités et le transfert des compétences des experts vers ceux qui sont censés élaborer la stratégie nationale des tourbières.
Toutefois, des avancées significatives ont été enregistrées en République du Congo et République Démocratique du Congo. Il s’agit notamment de l’engagement de ces pays à élaborer leurs stratégies de valorisation et de conservation des tourbières.
Par ailleurs, des synergies s’imposent afin de créer des passerelles susceptibles d’identifier et de collecter les initiatives autour des écosystèmes des tourbières. Ces synergies concernent aussi et surtout les réformes en cours notamment, dans le domaine de l’aménagement du territoire, le foncier, la forêt et l’agriculture.
À titre indicatif, les tourbières occupent 3 251 513 km², réparties sur huit pays. Elles contribuent à la régularisation des cycles hydrologiques, sont sources de nourriture et d’eau, et servent d’habitat à la biodiversité ainsi qu’aux vecteurs de maladies.
Les marécages et les tourbières vont de pair. Cet écosystème contribue à la vie humaine et végétale. Détruire cet écosystème, c’est provoquer des conséquences néfastes. En effet, les tourbières stockent une trentaine de gigatonnes de CO₂ à l’échelle mondiale.
Avec la reconnaissance de l’importance écologique des tourbières du bassin du Congo, de nombreuses études et enquêtes sont menées sur cet écosystème. Son importance écologique est progressivement reconnue par les différents acteurs, ce qui donne lieu à des discussions sur la meilleure façon de le gérer. Bien que cette zone humide s’étende au-delà des frontières du Congo et de la RDC, sa présence probable au-delà du bassin central suscite un intérêt croissant pour une meilleure cartographie, une désignation de statut approprié et une exploration des moyens de l’intégrer dans les processus de planification de l’utilisation des terres, en tenant compte des aspects environnementaux et socio-économiques du développement dans le bassin du Congo.
À titre de rappel, les tourbières tropicales constituent actuellement une thématique émergente dans la sous région et dans le monde, au regard de leur contribution à l’atténuation du climat mondial.
À noter que ce sont des délégués des administrations des pays membres de l’Initiative Mondiale sur les tourbières, des délégués des Universités et Institutions de recherche s’intéressant à la thématique tourbière, des représentants des diverses Agences (FAO, UNEP, WCS, IUCN), des Partenaires de Développement (JICA, USAID, AFD), des acteurs du secteur privé ainsi que ceux de la Société Civile qui ont participé à cette première édition de l’université d’été des tourbières.