Le Secrétaire Général du « Nouvel Élan » (Opposition), Blanchard Mongomba, a, lors d’une conférence de presse animée mardi 11 avril 2023 au siège du parti à Kinshasa, déclaré « prendre l’acte de rébellion posé par Martin Fayulu après la passation des commandes de Lamuka frauduleusement en confiant les rênes à Mathieu Kalele Ka-bila, un de ses proches ». A constaté infoplusrdc.com
« (…) Nouvel Élan a constaté la motivation de Martin Fayulu et son parti Ecide de rompre l’alliance et le partenariat avec Nouvel Élan d’Adolphe Muzito, relève d’un plan qui date de l’époque du bloc patriotique (…) Nouvel Élan prend, à ce jour, le commandement de Lamuka comme le prescrit sa convention, pour les 6 prochains mois (…) chaque fois, Martin Fayulu a fait recours à des subterfuges et des contre-vérités, jusqu’au dernier et grossier mensonge, en vue d’atteindre son objectif (…) », a relaté Blanchard Mongomba.
Et de poursuivre : « (…) la passation du pouvoir en faveur de Mathieu Kalele par Martin Fayulu, après sa cooptation irrégulière et frauduleuse, est une opération faite en violation des textes régissant Lamuka dans l’objectif de s’accaparer de la plateforme (…) Nouvel Élan mettra au profit son mandat de 6 mois pour évaluer le travail de Lamuka au cours de 4 dernières années (…) ».
Avant d’ajouter : « (…) la plateforme Lamuka n’étant ni parti politique, ni un groupement politique, moins encore une plateforme électorale, mais plutôt une alliance pour la résistance et la pression populaire sur les dirigeants. Cette évaluation va sur quatre niveaux à savoir : le niveau d’attente des objectifs, des réformes portées par Lamuka à l’intention du pays ; Le niveau d’adhésion de masses à la lutte de Lamuka ; La raison de cette adhésion ou non du peuple à la lutte ; La redéfinition du contenu des revendications, de la stratégie de mobilisation des populations et des rapports entre la plateforme et son (ses) parti(s) fondateur(s) (…) Nouvel Élan rejette l’acte illégal de Martin Fayulu d’avoir utilisé le mensonge comme stratégie pour réaliser sa forfaiture (…) ».
À titre de rappel, le 26 octobre 2018, en Afrique du Sud, les sept ténors de l’opposition (Jean-Pierre Bemba, Vital Kamerhe, Félix Tshisekedi, Freddy Matungulu, Martin Fayulu, Moïse Katumbi et Adolphe Muzito) promettent de désigner un candidat commun au plus tard le 15 novembre.
Le 9 novembre, ils se réunissent à Genève afin de finaliser des mois de négociations. La Fondation Kofi Annan pilote les pourparlers.
Le dimanche 11 novembre 2018, après de longues tractations, Martin Fayulu est finalement désigné comme candidat commun de l’opposition. Un choix surprise, alors que les noms de Félix Tshisekedi et de Vital Kamerhe étaient souvent cités pour cette désignation. Cet acte marque l’origine de l’accord dit de Genève.
Face au refus de la base de son parti l’UDPS de s’aligner derrière Martin Fayulu, Felix Tshisekedi annonce publiquement son retrait de l’accord de Genève, le lundi 12 novembre 2018, dans une interview accordée en exclusivité à Top Congo FM.
Après le revirement de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe annonce également sa décision de ne plus soutenir le candidat commun, afin de respecter la volonté de sa base et ainsi ne pas s’auto flageller et s’auto exclure de son parti l’UNC. Ainsi, Jean-Pierre Bemba, Moise Katumbi, Freddy Matungulu et Adolphe Muzito réaffirment leur soutien à Martin Fayulu. Mbusa Nyamwisi apporte son soutien le 19 novembre 2018 et rejoint ainsi la coalition, portant le nombre de leaders à 6.
Le 23 novembre 2018, Vital Kamerhe retire sa candidature en faveur de Félix Tshisekedi à la suite d’un accord entre les deux hommes où le premier deviendrait Premier ministre en cas de la victoire du second, c’est la naissance de l’accord de Nairobi et de la coalition du cap pour le changement (CACH).
L’opposition congolaise se présente donc à l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 face au regroupement du pouvoir en place, le Front commun pour le Congo (FCC) avec 2 principales coalitions : Lamuka et le Cap pour le Changement (CACH).
La coalition électorale Lamuka était devenue une plateforme politique le 26 avril 2019 au terme d’une réunion de deux jours à Bruxelles en Belgique avec la signature d’une charte consacrant la conversion de la plateforme par Moïse Katumbi, Freddy Matungulu, Jean-Pierre Bemba, Adolphe Muzito, Antipas Mbusa et Martin Fayulu. Ce, en mettant en place une présidence tournante tous les trois mois.