/

Colloque International sur le M-Pox : L’usage des personnes-ressources formées sur la communication et l’utilisation des langues locales recommandés face à cette épidémie

Publié le 5 octobre 2024 à 16h30

Par Matthieu Mukendi

« Mieux connaître pour mieux agir face au M-Pox : Les scientifiques de la RDC et du monde se mobilisent », tel est le thème du Colloque International sur le M-Pox organisé par l’Ecole Franco-Congolaise des Hautes Etudes en Santé Publique (EFCHESP), vendredi 4 octobre 2024 à la Maison de France à Kinshasa. A constaté infoplusrdc.com

Cette rencontre ayant réuni plus de 60 chercheurs nationaux et internationaux, tombe à point nommé car, il intervient dans un contexte où la RDC, avec plus de 15 000 cas dont plus de 600 décès signalés, est devenue depuis le début 2024, l’épicentre de l’épidémie mondiale de cette maladie. C’est dans cette optique que l’EFCHESP qui est un programme de formation basée sur la recherche et fruit du partenariat entre l’Université Paris Saclay et l’Université Protestante au Congo (UPC), a offert ainsi, une opportunité d’échanges scientifiques aux experts de diverses disciplines médicales de la RDC ainsi qu’aux décideurs et autorités politiques autour des défis actuels et futurs posés par les maladies émergentes avec un focus sur le Monkey Pox.

Contextualisant le cadre de cette rencontre scientifique, la Coordinatrice de l’EFCHESP, Professeure Bobette Matulonga, s’est exprimée en ces termes :

« (…) Au regard de fausses informations qui se répandent autour de cette épidémie, on s’est senti obligé de faire ce Colloque parce que notre modèle d’enseignement est basé sur la recherche, également sur les échanges scientifiques (…) L’année dernière comme cette année, nous avons voulu mettre ensemble les scientifiques (…) Les médias sociaux en parlent, mais nous, les scientifiques, nous sommes dans nos bureaux, dans nos recherches, on ne sort pas pour rencontrer la population . Et donc pour ne pas rencontrer la population de manière éparse, on se met ensemble, on parle d’abord entre nous (…) À l’issue de ce Colloque, on a ressorti des recommandations, on pourra mieux parler à nos populations, à nos politiques, et aussi mieux communiquer entre nous les scientifiques (…) », a relevé la Professeure Bobette Matulonga.

Et de poursuivre : « (…) Ensemble, nous avons le pouvoir de transformer les défis actuels en opportunités pour renforcer notre système de santé et protéger nos concitoyens (…) J’ai encouragé tous à participer activement aux débats, à partager leurs expertises et à être des auteurs clés dans la construction de réponses durables face au Monkeypox (…) La situation nous appelle à agir ensemble avec rigueur et détermination. Nos efforts collectifs doivent viser à renforcer les systèmes de santé publique, à sensibiliser nos communautés et à améliorer l’accès aux soins de santé, notamment dans les zones les plus reculées de notre pays. Il est essentiel que nous garantissons une réponse rapide et coordonnée pour réduire l’impact du Monkey Pox sur nos populations (…) »

Notons que lors de sa prise de parole, le Délégué de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), Dialo Amadou Moutard, a révélé qu’actuellement, 106 310 cas de Mpox ont été signalés dans 123 pays, l’Afrique étant à l’origine de l’augmentation continue de cette maladie. En janvier 2022 le Nigeria a servi de point de départ à la propagation mondiale de cette épidémie. Et en dehors de l’Afrique, la transmission se fait principalement par voie sexuelle, représentant 80 % des cas. En République Démocratique du Congo (RDC), 80 % des cas de Mpox sont recensés, avec un rapport alarmant de 1828 cas, dont 616 à Kinshasa. Actuellement, 171 cas sont confirmés, mais heureusement, aucun décès n’a été signalé.

Pour sa part, le Docteur Trésor Makumbu de l’Africa CDC a, pour sa part, souligné que 88 % des cas et 99 % des décès en Afrique concernent la région du Centre, avec la RDC, le Burundi, le Cameroun, la RCA et le Nigeria comme pays les plus touchés. Pour l’année 2024, la RDC a détecté 28 000 cas, dont 5810 confirmés, avec une forte concentration dans les Provinces de l’Équateur et du Sud-Kivu. Les enfants âgés de 0 à 4 ans présentent un nombre élevé de cas suspects, tandis que les jeunes adultes de 20 à 24 ans enregistrent des cas confirmés. Les femmes semblent également être plus touchées par cette épidémie.

À l’issue des tables rondes organisées lors de ces assises, les participants ont fait des recommandations pour une réponse rapide et coordonnée afin de réduire l’impact du Monkey Pox sur les populations, notamment, l’élaboration d’un plan de renforcement de la résilience du système de santé publique basé sur l’étude de vulnérabilité du système de santé ; l’organisation des recherches anthropologiques ; l’usage des personnes-ressources formées sur la communication, ainsi que l’utilisation des langues locales.

« (…) Notre pays a une grande expérience dans la gestion des épidémies. Normalement après avoir géré une épidémie, nos experts encadrés par les partenaires devraient faire une Revue après la crise. On aurait souhaité qu’après une épidémie comme celle de Covid-19 qui vient de passer, l’on tire des leçons et que l’on mette en place un plan de renforcement de la résilience du système de santé. Il faut qu’à un certain moment, le système de santé soit résilient. Un plan de renforcement de résilience doit se baser sur l’étude de vulnérabilité du système de santé et suivre le développement de capacités du système en vue d’améliorer les choix et les possibilités pour faire face à une éventuelle crise. C’est ce qui nous manque actuellement (…) », a recommandé l’un des intervenants, Docteur Prince Kimpanga.

À titre de rappel, l’EFCHESP est un projet, fruit du partenariat entre l’Université Paris Saclay et l’Université protestante au Congo (UPC). Un programme qui se distingue par l’accent qu’il met sur la recherche scientifique et ses modalités d’enseignements axées sur les échanges internationaux entre la France et la République démocratique du Congo. Il propose des formations de niveau master, doctorat et diplômes universitaires. L’idée du projet a germé en 2019 avant de prendre corps par le lancement officiel de la formation en septembre 2023, suivi successivement de la rentrée académique en octobre et du premier regroupement à Paris en décembre de la même année. Le 23 septembre dernier, l’école a accueilli sa 2e promotion du Master 1 lors d’une cérémonie de la nouvelle rentrée académique 2024-2025.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Récents

Vous pourriez aimer

Santé

Colloque International sur le M-POX à Kinshasa : Les scientifiques de ...

Santé

Campagne de dialogue social inclusif : La mission de la Prévoyance Soc...

Retour en haut