Une conférence de presse a été co-animée samedi 13 janvier 2023 à Kinshasa par la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations-Unies en République Démocratique du Congo et Cheffe de la MONUSCO, Mme Bintou Keita et le Vice-Premier Ministre congolais, Ministre des Affaires Étrangères et Francophonie, Christophe Lutundula, sur le désengagement de cette Mission de l’Organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation en Republique Démocratique du Congo. A constaté infoplusrdc.com
Si l’on en croit les deux orateurs, ce désengagement se fera en trois phases distinctes, conformément au plan co-signé le 21 novembre dernier par Mme Bintou Keita et Christophe Lutundula, qui s’est exprimé en ces termes :
« (…) Nos équipes ont travaillé en synergie, dans un esprit constructif et avec beaucoup de sens de responsabilité. Elles ont produit un plan de désengagement pour un retrait progressif, responsable, honorable et exemplaire de la MONUSCO et fixé les modalités de transfert progressif des tâches de la MONUSCO au Gouvernement congolais. Le Conseil de sécurité a endossé ce plan et nous allons mettre en œuvre ensemble cette stratégie de désengagement pour matérialiser la vision du Chef de l’Etat de faire du retrait de la MONUSCO un modèle de transition d’une opération de paix des Nations Unies (…) », a-t-il affirmé.
Corroborant les propos du Vice-Premier Ministre, la patronne de la MONUSCO, a, de prime abord, remercié les autorités congolaises pour leur engagement et leur franche collaboration tout au long du processus.
« (…) Pour la première fois, le Conseil de Sécurité des Nations-Unies adopte un mandat qui demande à la MONUSCO d’entamer son retrait de la RDC. C’est un moment historique (…) Nous ne ménagerons aucun effort avec nos partenaires congolais afin de mener à bien ce processus. Je salue la volonté des autorités congolaises de faire du désengagement de la MONUSCO un modèle de transition réussie d’une opération de maintien de la paix des Nations Unies », a indiqué Mme Keita.
Soulignons que ce désengagement se fera, ont mentionné les orateurs, en trois phases. La première phase de ce plan de désengagement concerne le retrait complet des composantes militaires et policières de la MONUSCO de la Province du Sud-Kivu, au plus tard au mois d’avril 2024. A cette occasion, plusieurs bases militaires de la MONUSCO seront transférées au Gouvernement.
La deuxième phase prévoit un retrait de la MONUSCO du Nord-Kivu après son retrait du Sud-Kivu et à l’issue de l’évaluation de la première phase du désengagement, tel que demandé par le Conseil de Sécurité.
La troisième phase commencera après l’achèvement de la phase 2 et de son évaluation, et conduira au retrait complet de la Province de l’Ituri.
« (…) La MONUSCO réitère sa détermination à mettre en œuvre son mandat de protection des civils aux côtés des Forces de Défense et de Sécurité congolaises (…) », a rassuré la Représentante Spéciale du Secrétaire Général des Nations-Unies en RDC.
À titre de rappel, le mandat de la MONUSCO a été renouvelé pour un an (jusqu’au 20 décembre 2024) à l’unanimité par le Conseil de Sécurité tout en entérinant le plan de « retrait progressif, responsable et durable » du pays et de transférer progressivement les tâches qui lui incombe au Gouvernement congolais. C’était le 19 décembre 2023. Ce, en vertu de la Résolution 2717 (2023), adoptée à l’unanimité par ses 15 membres.
Ainsi, la MONUSCO maintiendra, jusqu’au 30 juin 2024, un effectif maximum autorisé de 13 500 militaires, 660 observateurs militaires et officiers d’état-major, 591 policiers et 1 410 membres d’unités de police constituées.
À partir du 1er juillet 2024, ces effectifs seront réduits à 11 500 militaires, 600 observateurs militaires et officiers d’état-major, 443 policiers et 1 270 membres d’unités de police constituées.