Situation sécuritaire et humanitaire dramatique dans l’Est de la RDC : Malgré ces épreuves, les femmes congolaises font preuve d’une résilience et d’un courage exceptionnels (Bruno Lemarquis)

Publié le 8 mars 2025 à 23h25

Par Matthieu Mukendi

À l’instar de la Communauté internationale, la République Démocratique du Congo (RDC) a commémoré samedi 8 mars 2025, la Journée internationale des droits des femmes sous le thème « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation ».

L’occasion faisant le larron, le Coordonnateur Résident du Système des Nations Unies en République Démocratique du Congo (RDC), Bruno Lemarquis, a soutenu, à travers une Déclaration, que les femmes en RDC sont des piliers de la société et jouent un rôle clé dans la construction
d’une nation forte et inclusive. A constaté infoplusrdc.com

Voici l’intégralité de sa Déclaration :

« Bonjour, Jambo, Mbote
Ce 8 mars, le monde célèbre la Journée internationale des droits des femmes sous le thème « Pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation », tandis que la République Démocratique du
Congo met à l’honneur « La Congolaise au centre des ambitions ». Cette célébration prend un sens particulier en RDC, où les femmes sont des piliers de la société et jouent un rôle clé dans la construction
d’une nation forte et inclusive.

Mais cette journée a également lieu dans un contexte d’une grande gravité,et alors que le pays fait face à une nouvelle page douloureuse de son histoire. Depuis janvier 2025, en effet, la crise à l’Est de la RDC s’est sérieusement aggravée, exacerbant la situation humanitaire et impactant particulièrement les femmes et les filles. Les violences basées sur le genre, notamment les violences sexuelles, les abus et les déplacements forcés, se sont intensifiées, plongeant des milliers de femmes dans une précarité extrême.

Loin d’être de simples actes isolés, ces violences sont devenues systémiques, perpétuées dans un climat d’impunité alarmant. Privées d’accès aux services sociaux de base et exposées aux exactions des groupes armés, les femmes et les filles subissent une tragédie humaine.

Malgré ces épreuves, elles font preuve d’une résilience et d’un courage exceptionnels. Dans les camps
de déplacés, les villages et les grandes villes comme Kinshasa et Goma, elles continuent de soutenir leurs familles, de porter des initiatives économiques et de contribuer activement à la société.

Il est impératif que les droits des femmes et des filles soient placés au cœur des politiques de paix et de reconstruction. Les femmes doivent être présentes à la table des négociations de paix. Elles doivent
aussi participer activement à la mise en place de solutions permettant un retour sûr, une intégration locale ou une relocalisation digne et volontaire des personnes déplacées, afin de garantir leur stabilité et leur réintégration dans la société.

L’autonomisation des femmes et des filles est une priorité : investir dans leur éducation, leur santé et leur participation économique est essentiel pour bâtir un avenir plus juste et plus prospère. L’égalité des sexes ne doit pas être perçue comme un idéal lointain, mais comme un levier puissant du développement durable.

Aucune réponse humanitaire à elle seule ne peut restaurer durablement la dignité humaine. La violence sexuelle n’est plus une plaie à guérir, elle est plus profonde; c’est une maladie à traiter.
La justice, la lutte contre l’impunité, la mise en place de véritables mécanismes de protection sont les premiers éléments
d’un traitement qui en appelle à notre responsabilité collective. Car il ne saurait y avoir de paix sans
justice.

Cette journée du 8 mars est également un appel à renforcer la présence des femmes aux postes de
leadership, que ce soit dans les instances gouvernementales, les entreprises ou les organisations
internationales et nationales. Leur participation active est un facteur clé pour une société plus résiliente
et inclusive.

La RDC, malgré les défis, regorge de femmes exceptionnelles qui brisent les barrières et innovent pour
le progrès de leur communauté et du pays. Leur engagement, leur créativité et leur détermination sont
les moteurs d’un avenir plus équitable.

Aujourd’hui, nous devons renouveler notre engagement en faveur des droits des femmes et de leur
autonomisation. Le Système des Nations Unies et ses partenaires restent déterminés à soutenir les
femmes et les filles de République Démocratique du Congo et à promouvoir un environnement où elles
peuvent pleinement exercer leurs droits.

Nous exprimons notre solidarité envers toutes les femmes et les filles du Congo, avec une pensée très particulière pour celles des provinces de l’Est, qui vivent dans leur chair cette nouvelle période sombre de l’histoire du pays.

Ensemble, œuvrons pour une RDC exemplaire en matière d’égalité et de prospérité pour toutes et tous.

Lokumu na basi ya Congo!
Munapendeza Saana Wa MaamaMucongomani! »

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