Le 1er octobre marque le début d' »Octobre rose », mois dédié à la lutte contre le cancer du sein, symbolisée par le port d’un ruban rose. « Octobre rose » est une campagne annuelle mondiale de communication destinée à sensibiliser les femmes et de les inviter à se faire dépister du cancer du sein. La campagne d’information et de sensibilisation qui a lieu durant tout ce mois d’octobre a pour slogan : « Plus fortes ensemble ! ».
Ainsi, dans le cadre de la clôture de ce mois d’octobre, l’Alliance Internationale des Femmes Avocates de la République Démocratique du Congo (AIFA RDC) a organisé, en partenariat avec la Commission Nationale des Droits de l’Homme de la République Démocratique du Congo (CNDH-RDC), une Matinée de Sensibilisation des Femmes Juristes sur le cancer de sein, axé sur le thème « Détection précoce et autonomisation : votre santé, votre pouvoir ». Une cérémonie qui s’est déroulée mardi 29 octobre 2024 au siège de cette Institution Citoyenne d’Appui à la Démocratie à Kinshasa. A constaté infoplusrdc.com
Devant un parterre d’invités composé notamment des Députés, Sénateurs, Médecins et Juristes, la présidente de l’AIFA RDC Joëlle Mbamba Kona, a pris la parole, s’appliquant à fournir des recommandations. Le cancer du sein, a-t-elle relevé, ne se contente pas seulement de tuer, mais avant de tuer, il déprime. La Vice-présidente de la CNDH-RDC, a exhorté les femmes à se faire dépister volontairement en groupe quand on a peur de le faire seul.
Prenant le relais, le président de la CNDH-RDC, Paul Nsapu, comme parlant d’une même voix, a indiqué que cette Institution chargée de la Promotion et de la Protection des Droits de l’Homme en RDC, à travers sa personne et à travers les Sous-Commissions Permanentes, se joint aux efforts fournis dans le pays, notamment par l’AIFA RDC afin de lutter contre le cancer du sein, principale cause de mortalité chez les femmes.
Auparavant, le Directeur Général du Centre National de Lutte contre le Cancer en République Démocratique du Congo, Docteur Innocent Kakese, a fait savoir que les chiffres sur le cancer du sein sont alarmants. À l’en croire l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) indique qu’en 2022, il y a eu 52.612 nouveaux cas de cancer, dont 14% sont du cancer du sein, 16% du cancer du col de l’utérus. Ce qui fait qu’il y a 71,4% de taux de mortalité pour les femmes.
Exposant sur « Cancer du sein : parlons-en », Madame la Docteure Guilaine Mopoh, Oncologue au Centre Hospitalier Nganda de Kinshasa, a rappelé que le cancer du sein étant la 1ère cause du décès chez la femme, contrairement chez l’homme où 1% environ du cancer de sein est diagnostiqué, la sensibilisation et le dépistage précoce augmentent les chances d’éviter cette maladie. Non sans évoquer des facteurs de risque non modifiables comme l’âge et ceux modifiables, à l’instar du surpoids, de l’obésité, du manque d’activités physiques, de la consommation du tabac… Elle a également recommandé l’allaitement maternel.
Pour sa part, le Professeur Fils Angelesi Bayenga a tablé son intervention sur « Droits des femmes face au cancer du sein en Republique Democratique du Congo » où il a épinglé le rôle du juriste ; les droits des femmes ; les contentieux judiciaires du cancer du sein tout en mettant en évidence la jurisprudence française.
Au terme de leurs interventions, Mesdames Carine Nanikan et Bobette Mbole, qui ont vécu l’expérience du cancer du sein, ont témoigné. Ce, avant la partie interactive marquée par un jeu de questions et réponses ayant jeté de la lumière sur des préoccupations soulevées par les uns et les autres.
À noter que lors de son intervention, le Ministre de la Santé Publique, Hygiène et Prévoyance Sociale, le Docteur Samuel-Roger Kamba, a réaffirmé que dans le cadre de la sensibilisation, le Gouvernement congolais est engagé dans la lutte contre le cancer et souhaite sensibiliser la population au dépistage, à la surveillance et au diagnostic de cette maladie. Pour ce qui est de la prise en charge, il est nécessaire, a-t-il renchéri, de développer des structures de soin capables de répondre aux besoins des patients atteints de cancer. Selon lui, en collaboration avec l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, la construction d’un centre de prise en charge du cancer a déjà été lancée. En plus, de nombreuses innovations, notamment l’utilisation de l’intelligence artificielle, seront mises en œuvre pour faciliter le diagnostic du cancer.
À titre indicatif, l’on estime que 80 % des cancers du sein surviennent après l’âge de 50 ans. C’est à partir de cet âge qu’il est préconisé d’effectuer un dépistage régulier, le plus efficace afin d’augmenter les chances de guérison en cas de maladie. Détectée à un stade précoce, la maladie nécessite, en général, des traitements moins lourds et moins agressifs.
Si on a entre 50 et 74 ans et qu’on n’a pas d’antécédents personnels ou familiaux concernant la maladie, ni symptômes, son niveau de risque est considéré comme « moyen » et le programme de dépistage est recommandé.
Le dépistage consiste en un examen clinique des seins (examen réalisé directement sur la patiente) ainsi qu’une mammographie (examen radiologique). Dans le cadre du programme de dépistage organisé, une deuxième lecture systématique des mammographies jugées normales est assurée, par sécurité, par un second radiologue expérimenté. Dans certaines situations, une échographie des seins est également nécessaire pour compléter la mammographie, par exemple lorsque la densité des seins ne permet pas d’interpréter correctement la mammographie.
À partir de 25 ans, un examen clinique (observation et palpation) des seins est recommandé au moins une fois par an, quel que soit son niveau de risque. Il peut être réalisé par un médecin généraliste, un gynécologue ou une sage-femme.
Rappelons que l’AIFA est une organisation internationale non gouvernementale sans but lucratif. C’est la communauté internationale des femmes avocates engagées dans la promotion des avocates au sein de la profession et dans la Défense des droits civils, des droits des femmes et des enfants.