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Journée mondiale de l’hygiène menstruelle : La bonne gestion de ses menstruations dans la dignité et sans honte, en ligne de mire

Publié le 29 mai 2024 à 17h42

Par Matthieu Mukendi

À l’instar de la Communauté Internationale, la République Démocratique du Congo (RDC) a commémoré, mardi 28 mai 2024, la Journée de l’hygiène menstruelle pour sensibiliser à l’importance d’une bonne gestion de l’hygiène menstruelle au niveau mondial. « Un monde respectueux des règles », tel est le thème retenu cette année, soulignant l’effort collectif nécessaire pour garantir que toutes les femmes et les filles aient accès aux ressources, au soutien et aux connaissances dont elles ont besoin pour gérer leurs menstruations
dans la dignité et sans honte. A constaté infoplusrdc.com

L’occasion faisant le larron, ONU-Femmes et ses partenaires du Réseau Africain des Femmes Leaders (AWLF) par l’entremise de son Caucus des Jeunes Femmes Leaders, sont revenus à la charge dans une conférence de presse pour lancer le processus du plaidoyer à faire sur le droit à l’hygiène menstruelle en RDC.

« Briser le silence, ouvrir le dialogue sur les réalités du corps féminin et exiger des politiques publiques et humanitaires
qui prennent en compte la santé
menstruelle dans sa globalité, à
soutenir les organisations qui œuvrent
pour l’accès à l’nformation, à l’hygiène
et aux soins gynécologiques pour
toutes les femmes », telle est la
recommandation formulée par le
Réseau Africaine des Femmes Leaders
(AWLF), lors de la cérémonie officielle de
célébration de cette Journée.

« (…) la santé menstruelle est une question de droit de dignté, d’égalité et de sécurité et la revendication de la femme, c’est que sa différence soit prise en compte sans quelle ne soit contrainte à s’adapter à un modèle masculin (…) En effet, les sujets liés au corps
de la femme demeurent tabous
occultant ans des réalités vécues par
plus de la moitié de la a population. Qu’il
s’agisse de menstruation, de fausses
couches ou de la ménopause ces
étapes de la a vie féminine font l’objet
d’un silence reléguant ces enjeux
essentiels au second plan des
politiques publiques. C’est pour briser
ce silence et replacer la santé mentale
au cœur des préoccupations que le
28 mai a été institué comme journée
mondiale de la santé et hygiène
menstruelle. Cette journée vise à enlever
les voiles sur les tabous qui entourent
les menstruations et englobent
l’ensemble de questions liées à la
santé gynécologique et reproductive
des femmes », a mentionné AWLF.

Et de poursuivre en scrutant les défis liés à l’hygiène menstruelle :
« (…) En RDC, les femmes et filles sont confrontées à de nombreux défis liés à l’hygiène menstruelle, à savoir le manque
d’accès à l’eau salubre, à des
installations sanitaires adéquates, à
des produits d’hygiène menstruelle
abordables, la stigmatisation et la
discrimination liée aux menstruations
Ces obstacles privent de millions de
femmes et filles de leur dignité santé
et opportunités et contribuent au sous
développement de la RDC (…) ».

Avant de lancer un appel : « (…) Il est temps de placer la santé menstruelle à l’agenda politique et de prendre des mesures concrètes pour garantir l’accès
universel à des informations fiables,
à des produits d’hygiène menstruelle
abordables et à des services de santé
gynécologiques de qualité (…) En brisant les tabous et en abordant ouvertement ces sujets il est possible de créer une
société plus inclusive et plus
respectueuse des droits fondamentaux des femmes (…) ».

Lors de sa prise de parole, la Déléguée du Représentant d’ONU Femmes en RDC, Aimée Matungulu, a encouragé AWLF : « (…) ONU Femmes salue l’organisation de la célébration de la journée mondiale de l’hygiène menstruelle en RDC car, l’hygiène menstruelle est une question de droit à la santé (…) Selon une étude réalisée par l’UNICEF en 2021, seulement 43% de femmes et filles en RDC ont accès à des installations hygiéniques
menstruelles adéquates. Une fille sur
deux, soit 51, 2% utilisent habituellement une pièce déchirée d’un vêtement ; 75, 1% dans les camps de déplacés au NordKvu et 72,8% au Haut-Katanga… La mauvaise gestion de l’hygène menstruelle a des conséquences incalculables d’ordre sanitaire, social, éducationnel économique (…) », a-t-elle relevé en substance.

Et de recommander : « (…) Il est important d’explorer toutes les opportunités d’action pouvant être exploitées afin d’améliorer la gestion de l’hygiène menstruelle des femmes et des filles (…) ONU Femmes appelle les parties prenantes à l’action pour que la
question de l’hygiène menstruelle
puisse retenir l’attention de tout le monde (…) ».

Après la remise du document de
Plaidoyer du Caucus des Jeunes Femmes Leaders au Ministère de
tutelle, le Directeur de Cabinet de la Ministre du Genre, Famille et
Enfant, Jean d’Art Kialu Bemba, a souligné que Madame la Ministre encourage toutes les initiatives qui
visent l’amélioration des conditions de
vie des femmes et filles en RDC, y
compris l’hygène menstruelle qui
requiert la sensibilisation et la
mobilisation de toutes les parties
prenantes au combat de la promotion
des droits de femmes.

« (…) Cette journée doit être celle de
prise de conscience et d’un nouvel élan
dans l’amélioration de l’hygiène
menstruelle. Madame la Ministre vous convie à la mise en œuvre des actions
concrètes qui touchent toutes les
couches sociales, afin que, lors de la
célébration prochaine, l’on soit en
mesure de passer de l’étape de la
sensibilisation à la construction d’un
cadre normatif et opérationnel qui
contraigne et opérationnalise la thématique dans la perspective de
l’égalité du genre avec l’appui
indéniable de la politique sur la santé
de la reproduction prônée par le
Président de la République (…) » a-t-il martelé.

Il sied de noter qu’en prélude de la Journée de l’hygiène menstruelle, le Ministère du Genre, Famille et Enfant, ONU Femmes et AWLF ont organisé, vendredi 24 mai 2024 à Kinshasa, avec l’appui du Royaume de Suède, un Atelier de réflexion pour un plaidoyer en faveur de la promotion de l’hygiène menstruelle.

Les participants à cette rencontre ont
identifiés de défis majeurs en matière d’hygiène menstruelle, c’est entre autres:
•L’accès limité aux produits d’hygiène menstruelle : De nombreuses femmes et filles en RDC n’ont pas les
moyens d’acheter des serviettes hygiéniques, des tampons ou d’autres produits d’hygiène menstruelle. Cela les
oblige à utiliser des méthodes non hygiéniques, telles que des chiffons ou des feuilles, ce qui peut augmenter le
risque d’infections et d’autres problèmes de santé.

•Les installations sanitaires inadéquates : Les écoles et autres lieux publics manquent souvent d’installations
sanitaires adéquates, y compris de toilettes privées et de stations de lavage des mains.

•Les tabous culturels et stigmatisation : Les menstruations sont souvent considérées comme un sujet tabou
dans de nombreuses communautés en RDC, entraînant honte, stigmatisation et discrimination à l’égard des
femmes et des filles menstruées. Cela peut conduire à être exclues de l’école ou d’autres activités.

À titre de rappel, l’instauration de la Journée mondiale de l’hygiène menstruelle remonte à 2014. Son but est de rompre le silence et à diffuser l’information pour permettre à la communauté en générale et à la communauté scolaire en particulier de communiquer et d’échanger sur l’amélioration de la gestion de l’hygiène menstruelle.

Cette journée a aussi pour but d’interpeller les décideurs afin d’améliorer les infrastructures sanitaires en milieu scolaire dans le but d’augmenter la fréquentation scolaire des filles, leur participation et leur maintien à l’école, même pendant leurs règles.

Le choix du jour, le 28ème du mois, a été effectué en pensant à la durée moyenne d’un cycle menstruel. Le mois de mai est quant à lui le 5ème de l’année, soit le nombre de jours moyen de la durée des règles.

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